Llinás a confectionné un catalogue des peintures à l’huile en deux volumes, et un second contenant les gravures sur bois principalement. Ces catalogues sont notre point de départ, bien qu’ils sont malheureusement incomplets. Non seulement ils commencent en 1963, début de la période parisienne, mais en outre l’artiste était quelque peu laxiste. Quant au catalogue des peintures, il contient la plupart du temps des entrées avec reproduction et détails sur la technique, parfois des informations sur la vente de l’œuvre respective. Mais pas toujours. Parfois, ce sont des dessins sommaires qui tiennent lieu de reproduction, parfois les données techniques manquent – ce qui peut être gênant si la plupart des œuvres de la période parisienne s’appellent Peinture Noire – et parfois, des œuvres dont nous possédons des reproductions photographiques ne figurent pas.
Quant aux gravures, généralement il n’y a pas de photographie du tout, les œuvres étant accompagnées de dessins, parfois avec une liste des exemplaires mentionnant pour chacun l’acheteur ou destinataire. Et là encore, parfois non. Concernant les gravures il existe un grand nombre de planches qui restent à identifier; or les gravures à plusieurs couleurs nécessitent une planche par couleur, la tâche s’avère de ce fait laborieuse. Ceci dit, nous osons dire que la collection de gravures sur bois que possède l’Estate Paris semble relativement complète – autour de 600 modèles dont ont été faits parfois de multiples tirages, lesquels peuvent s’étaler sur plusieurs années avec des noms différents.
Ni les collages ni les aquarelles et encres ont été répertoriés par le peintre. Nous savons très peu sur leur distribution, qui s’est faite souvent au gré des anniversaires d’amis, fêtes de Noël et autres occasions (elles pouvaient aussi payer le médecin). Loin d’être des œuvres mineures – en particulier le collage nous semble une pratique emblématique de l’œuvre llinasienne – elles constituent un volet significatif de l’ensemble. Les aquarelles sont souvent d’une beauté saisissante, elles se situent à l’opposé du drame qui domine la plus grande partie de la peinture et de la gravure. Les encres s’en mêlent parfois, suggérant là encore que deux modalités opposées peuvent se conjuguer, trait majeur de la Peinture Noire.
Enfin, nous connaissons très peu de dessins. La plupart se trouvent dans la collection de la famille Sergio Llinás et remontent aux années de formation du peintre. Par la suite, la volonté de laisser agir le subconscient directement a fait que le dessin, en tant qu’étape préparant la composition, ait disparu. Ce qui subsiste, ce sont quelques portraits et surtout des croquis reconstruisant les gravures, comme mentionné ci-dessus dans les catalogues personnels, ainsi que les ébauches qui se trouvent dans des petits carnets au format 10,5 x 8,5 cm. Il s’agit de croquis sommaires comprenant des indications sur les couleurs à employer, ou employées lorsqu’il s’agit d’une transcription sur place de tel ou tel tableau dans une exposition.
Donc, notre appel à contribution à ce catalogue raisonné concerne toutes les techniques et tous les formats. Grand merci à qui voudra bien contribuer à enrichir la connaissance de cette œuvre non seulement majeure de l’art cubain du 20e siècle, mais aussi pionnière de l’art visuel de l’Atlantique Noir et voix discrépante du modernisme occidental.
Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.
Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.